Ueshiba Morihei disait souvent :

 L’Aïkido n’est pas pour ceux qui se battent ou qui sortent victorieux des batailles, l’Aïkido est basé sur la non-résistance, là où il n’y a aucun conflit ni victoire ».


Walter dans son dojo à Kalispel/Montana-USA.

De nombreuses personnes ont interprété ces paroles pour indiquer que l’Aïkido n’est pas un Budo et dans de nombreux cas, du fait que l’Aïkido n’a jamais instauré de compétition, le Budo est devenu une cachette pour les hommes politiques et les individus qui essayent de gagner et d’être « ego victorious », par l’intermédiaire de moyens détournés et de concurrence politique.  Ce n’est pas ce qu’Ueshiba Morihei pensait.
Ses conférences étaient quelques fois contradictoires et paradoxales, il semble d’ailleurs que lui-même ressentait quelques difficultés avec le concept de Budo en tant qu’enseignement spirituel. Bien qu’on ait toujours étroitement associé le Budo et les enseignements spirituels de l’Omoto, du Shinto, du Bouddhisme ou du Zen, il n’en demeure pas moins qu’il y a toujours eu et qu’il existera toujours entre eux une divergence conflictuelle et le mieux que nous puissions espérer est un compromis. 
La vie de Miamoto Musashi illustre très bien ce conflit. Au cours de sa vie, il a été artiste, guerrier (Kenjin) et disciple du prêtre Zen Takuan. Ces idéologies ne pouvaient jamais exister au même moment chez une même personne ; donc elles l’ont influencé au cours des différentes périodes de sa vie.  Dans le cas de Musashi, cela s’est traduit par une jeunesse violente, une quarantaine érudite et une vieillesse vouée à la religion et aux activités spirituelles.
C’est la même chose pour O’senseï. A la suite d’une pratique physique et intense du Budo au cours de sa jeunesse, au moment où il pratiquait le Daïto Ryu Aïki avec Sogaku Takeda, est venue une période de réflexion avec Deguchi Onisaburo, avec toujours un Budo centré sur le style. Après les bombardements de Hiroshima et Nagasaki et la défaite du Japon, il a commencé à donner une importance particulière au concept de Budo ou spécifiquement de l’Aïkido comme un moyen de promouvoir la non-violence et la paix dans le monde. Il avait aussi atteint un âge où cela devait ou du moins aurait dû apparaître.
Morihei Ueshiba poursuivait en disant : « l’Aïkido doit nous aider à accomplir nos missions qui ont été accordées par le Ciel respectivement à chacun d’entre nous. Du Masakatsu-Agatsu-Katsuhayabi, au début de ce processus d’entraînement spirituel, nous progressons vers l’état naturel du mouvement universel. L’entraînement doit continuer jusqu’à acquérir la connaissance du Juste et du Bon et jusqu’à les réaliser en soi.  C’est parce qu’ils sont le ciel par eux-mêmes que les gens du ciel ne comprennent pas qu’ils sont  dans le ciel. L’objectif du Shugyo [pratique difficile et rigoureuse]  est l’unification de l’homme et du divin. L’homme et Dieu possèdent la même essence mais diffèrent en ampleur. En conséquence, l’Homme ne peut aller au-delà de ses limites. Cependant, l’esprit du Bu [Budo] est capable de produire de beaux résultats lorsqu’il travaille en accord avec le Ciel et la Terre. Le Bu est la voie du changement physique infini. Tenant une chose, il en atteint dix milles. En ouvrant non pas une, mais dix milles lois, il affine le sabre de Kasunagi  en parachevant ses missions. Capable de résister à n’importe quelle épreuve, la conscience demeure aussi claire que le ciel, aussi grande que l’océan et aussi haute que les montagnes. L’esprit du Bu anime tout ce qui est vivant, grand ou petit. Vous devriez vous-même vous consacrer à cette pratique, éprouver la lumière et vous accomplir en tant que manifestation de la vérité.
Un entraînement difficile fortifiera votre corps et votre âme et produira un individu en harm

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