peux-tu nous parler de ton parcours, comment as-tu débuté l’aïkido…
J’ai démarré l’Aïkido après avoir vu un film à la télévision. J’ai vu un homme qui mesurait 1,68m et qui manipulait les gens sur un tatami de façon extraordinaire. Je me suis dit que c’était cela que je voudrais faire. J’étais musicien, je faisais partie d’un groupe, et souvent après les bals, l’ambiance n’était pas très calme… Je voulais apprendre quelque chose qui me serve en self-défense. L’aïkido que j’avais vu m’avait beaucoup plu. J’ai cherché à en faire sur Dijon, dans les années 70. A Dijon il n’y avait pas d’aïkido. Je me suis marié en 72, et en déménageant je me suis trouvé dans un quartier où il y avait des constructions qui émergeaient, des quartiers neufs et un dojo était en construction. Le constructeur était Robert Rouchouse, qui venait d’Auxerre. Il était professeur de judo et d’aïkido sur la région d’Auxerre, mais surtout de judo. En arrivant à Dijon il a construit lui-même son dojo. Il a ouvert en février 74, j’étais le 2ème inscrit dans son dojo et j’ai commencé là. J’en avais fait un petit peu avant dans une MJC ndlr [Maison des Jeunes et de la Culture] et cela ne m’avait pas marqué plus que cela. Lui, il avait du charisme. Et puis j’ai commencé les cours ici et par la suite il a fait venir une fois par trimestre un expert, parmi les professeurs parisiens qu’il connaissait, et il y avait Guy Lorenzi. Et quand j’ai vu Guy Lorenzi, ce fut un peu une révélation parce que ce petit homme frêle, il avait une quarantaine d’années à l’époque, ce qu’il faisait était extraordinaire. C’est ce qui m’a fait continuer l’aïkido. Un jour mon prof a invité Maître Nocquet, qui chapeautait à l’époque la FFAD, dans les années 74. Et j’ai reconnu cet homme que j’avais vu à la télévision. Et voilà Maître Nocquet avec le charisme que beaucoup de gens lui connaissent, ses histoires sur Maître Ueshiba… J’ai commencé l’aïkido comme cela et j’ai continué l’aïkido parce que j’étais entouré de personnes de grande qualité. Maître Nocquet bien sûr, mais surtout Guy Lorenzi. Il a été pour moi un déclencheur, chaque trimestre ou je le voyais, c’était vraiment extraordinaire. En même temps, chez Robert Rouchouse, j’ai appris le judo, surtout pour les chutes, les chutes dites soleil, plaquées etc, pour être bien à l’aise. J’ai fait aussi du karaté chez lui, après les cours d’aïkido, je faisais 2 heures de karaté. Parfois, je faisais 2 heures de kendo car il y avait des professeurs japonais à l’Université de Dijon qui étaient dans son dojo. Donc, j’ai été formé aux arts martiaux, aux budos, avec l’idée première de l’aïkido. Je ne me considère pas comme karatéka ni comme kendoka mais il y a des bases qui m’ont permis et qui me permettent d’évoluer mieux dans l’aïkido.
peux-tu nous parler du GHAAN ndlr [Groupe Historique Aïkido André Nocquet] ?
Au-delà des questions politiques, pour moi ce qui est intéressant c’est que à l’époque de la FFAK, Maître Nocquet était Directeur Technique de cette grande fédération. Il y avait Monsieur Jalbert, Président, Maître Nocquet, Maître Floquet, c’était cela la FFAK. Et puis certaines politiques se sont mises en route, je n’étais pas tellement au courant et des courants se sont séparés. Ce qui est devenu la FFAAA était une portion de la FFJDA, un groupe s’est séparé et a créé la FLAB et cette petite section était représentée par Maître Tamura. Il y avait à l’époque Jacques Abel qui était là avec Christian Tissier et tout ce potentiel de la FFAK. On n’en parle pas beaucoup, la FFAAA est une réminiscence de la FFAK de l’époque, au niveau potentiel ; il y a des techniciens de la FFAK qui sont restés à la 2F3A. Maître Nocquet a été dans cette fédération 2F3A avec comme Président à l’époque Jacques Abel et on était tous dans le même panier. Un jour, il y a eu une grande réunion à Vincennes, il y a eu des distensions, un jeune aïkido qui émergeait et un ancien qui était là et qui commençait à sombrer un peu. Certaines personnes ont commencé à critiquer Maître Nocquet qui n’avait pas les pouvoirs de l’Aïkikaï. Je n’ai pas tellement apprécié la manière dont il a été critiqué à cette époque-là ; après cela il a quitté la 2F3A et il a créé le 1er GAAN, et là je l’ai suivi. J’ai donné ma démission, parce que j’étais Président de la Ligue de Bourgogne 2F3A dans les années 80 et j’ai suivi Maître Nocquet. Le 1er GAAN a été dissous, parce qu’il y a eu des distensions avec certaines personnes qui voulaient le pouvoir, donc il a créé après le 2ème GHAAN (avec un « H ») tel qu’on le connait actuellement, avec les techniciens, Jo Cardot qui est décédé, Claude Sébille, Hervé Dizien, Claude Gentil. Je suis resté au GHAAN et j’y ai fait mon parcours. J’ai passé mes grades avec Maître Nocquet jusqu’au 4ème dan. Et puis au 5ème en 1999 il était déjà bien malade, il a signé les papiers, et j’ai obtenu mon 5ème dan. Voilà, j’ai passé tous mes grades avec lui.