Senseï, vous souvenez-vous de vos débuts en aïkido ? Quel âge aviez-vous à l'époque ?
J'ai commencé à pratiquer en 1962. J'ai aujourd'hui 61 ans, faites le compte.
Avez-vous commencé au Hombu Dojo ?
J'y allais le dimanche. C'est là que j'ai fais la connaissance de Me Tada. J'habitais près de chez lui.
Est-ce pour cela que vous êtes devenu son élève ?
Oui, en effet.
Est-ce aussi la raison pour laquelle vous êtes venu en Italie ?
Oui, quand Me Tada est revenu d'Italie, il a demandé dans le dojo qui voulait aller en Italie. C'est alors que je me suis décidé à partir pour l'Italie.
Dans le même temps l'Aïkikaï d'Italie avait fait une demande auprès du Hombu Dojo. Fujimoto s'était déjà installé à Milan, mais il n'y avait pas d'enseignant à Rome.
Parce que Me Tada était parti ?
Oui, il était parti en 1970 et je suis arrivé en 1973 ou 1974. C'est l'Aïkikaï d'Italie qui avait fait appel à nous, mais nous savions que Me Tada s'était mis d'accord avec l'Aïkikaï d'Italie pour que nous restions autonomes. Et il a tout de suite insisté pour que nous soyons autonomes. Et je me suis installé à Rome. Mais le dojo de Rome n'existe plus.
Qu'est-ce qui vous fait aller en Sardaigne ?
Il y avait beaucoup de raisons, mais la principale était que j'avais épousé une femme originaire de Sardaigne.
Certes, je fais partie de l'Aïkikaï d'Italie, mais en fait je suis un enseignant libre. Je peux m'installer où bon me semble. Je suis autonome car je ne suis pas employé par une fédération, je ne reçois pas de salaire.
Et pour ce qui est des stages, il n'y a pas de problème avec Me Fujimoto, est-ce que vous coordonnez vos déplacements ?
Non, il n'y a pas de problèmes entre nous, nous sommes autonomes, chacun fait ce qu'il veut. À première vue nous nous sommes partagé l'Italie, lui au Nord et moi au Sud, mais en fait il n'y a pas de frontière exacte, rien ne m'interdit de donner un stage ici, au Nord de l'Italie.
Nous nous relayons, par exemple en mai je vais à Milan et Me Fujimoto se rend en Sardaigne.
Pouvez-nous parler de votre aïkido ?
Même si c'est mon métier que d'enseigner l'aïkido, fondamentalement je pratique l'aïkido pour m'y trouver moi-même. Mon but est de vivre et de penser plus profondément au sein de l'aïkido. Pour moi c'est plus important que d'enseigner à titre professionnel.