Le temps des assassins : les Shishi III part. - L'Envers du décor III

Rappel des épisodes précédents :

par Henry Liberman
par Henry Liberman

N'ayant pu publier la suite de notre série sur l'envers du décor de la préhistoire et l'histoire de l'aïkido dans notre dernier numéro, et tenant compte de ce que de nouveaux lecteurs ont pris notre train en cours de route, il nous semble utile de rappeler le sens de notre exposé. Il s'agit pour nous de replacer la naissance de notre art dans son véritable contexte historique, loin des mythes et des enjolivements ignorants, naïfs ou complais ants. Pas plus les enfants, l'aïkido n'est venu au monde dans les roses ou les choux mais dans des circonstances pas toujours des plus ragoûtantes. Dans nos deux premiers articles nous avons d'abord décrit la décadence de  l'ère Togugawa (Baku-matsu), puis les réactions que celle-ci a suscitées sous la forme d'écoles de pensée que l'on appellerait aujourd'hui  „identitaires“ ou „fonda men ta listes“. Cet article est consacré aux Shishi, appelés aussi „loyalistes“ ou „activiste“. Nous n'entendons pas faire ici l'histoire de la Restauration Meiji, seulement d'éclairer un aspect, mineur au regard des processus sociaux et des enjeux géopolitiques qui ont déterminé le développement du Japon, mais qui, resservi à la sauce mythologique, a joué un rôle de légitimation idéologique non-négligeable dans les années qui virent la naissance des budo modernes, en particulier de l'aïkido.


 


Ce sont les fameux shishi qui ont constitué les troupes de choc de la Restauration impériale (ishin). En fait, ce sont eux qui ont tenu le devant de la scène dans les années 1862-64, forçant le gouvernement du Bakufu à revenir sur sa politique de concession aux „ étrangers “.
Le mot shishi est composé de deux idéogrammes : le premier shi  veut dire 

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