Horst Schwickerath
Horst Schwickerath

Chères lectrices, chers lecteurs,

 

L’hiver se prolongeant, les températures diurnes, pour ne rien dire des nocturnes, calées bien en dessous de zéro des semaines durant, le gris étant devenu la couleur naturelle du ciel et le soleil un vague et lointain souvenir, l’humeur de l’auteur de ces lignes était des plus bileuses lorsqu’il se mit à ruminer le sujet de cet éditorial.

Ainsi, dirigeant son aigreur contre ces cibles faciles, les fédés, il pensa fulminer contre un nouveau « Code d’éthique et de déontologie de l’Aïkido » édicté par l’une d’entre-elles qui, sans doute au nom de la non-opposition et de l’harmonie, enjoint à ses membres :

« La relation avec d’autres organisations antagonistes de la [Fédération] doit ainsi rester circonspecte et chacun doit veiller notamment à proscrire

- la transmission d’informations fédérales non publiques à des personnes n’appartenant pas à la Fédération.

- la diffusion aux adhérents, par des voies officielles, d’informations en provenance d’autres organisations antagonistes de la fédération ou non reconnues par l’Etat. »

« Organisations antagonistes »… cela laisse rêveur.

Il songea aussi à tremper son clavier dans le fiel pour fustiger une vidéo promotionnelle de l’autre fédé (une des « Organisations antagonistes » ?) où sont anathémisés ceux qui proposent un « aïkido européanisé » qui « permet de dériver aujourd’hui vers une sorte de sport » et où un de ses hauts gradés explique que lui et ses pairs sont « à l’abris de tout errements » et que, loin du sport, voire du spectacle, proposé par « les autres arts martiaux », chez eux « les tapis sont propres, autour c’est propre, les gens sont propres (…) ça c’est nous. »

Mais, alors qu’il ne l’attendait plus, l’annonce du printemps proche lui ôta toute idée maussade et le purgea de ses mauvaises humeurs. Et plutôt que de se complaire dans les pleurs et les grincements de dents, il se décida à offrir aux lecteurs d’AïkidoJournal quelques poèmes de saison.


Mais avant cela, un appel aux bonnes volontés : nous recherchons un correcteur pour le journal. Si vous êtes intéressés, écrivez-nous à notre adresse courriel :

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Les tankas, sont une forme de poésie japonaise (waka) populaire dans la période Heian (794-1185). Ils sont composés de 5 vers de 5 ou 7 sylabes. Les plus fameux furent recueillis en anthologies publiées par commission impériale (chokusenshû). Nous vous offrons ici trois de ces tankas, ouvrant la section « printemps » de la première de ces anthologies le « Kokin Waka Shû (ou Kokinshû) – La Collection de poésie japonaise ancienne et moderne qui fut achevée vers 914- 920.


sode hijite                     Je mouillai ma manche

musubishi mizu no           En puisant de l’eau

koreru o                       Maintenant, elle est gelée

haru tatsu kyô no           En ce premier jour de printemps

kaze ya tokuramu           Je me demande si elle fondra sous le vent


Ki no Tsuryuki, né vers 872 et mort vers 945. Il est l’un des principaux compilateurs et rédacteur du Kokin Wakash?

 

 


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