Martine Chéradame.

Chers amis lecteurs,

en relisant les articles de ce nouveau numéro, je me suis demandé ce qui les reliait… l’aïkido, oui, mais encore ?
 
André Cognard se souvient de sa découverte de l’aïkitaïso, Olivier Gaurin parle  de sexe, Léo Tamaki de ses problèmes de dos, Alain Floquet – à qui l’équiped’Aïkido Journal souhaite un prompt rétablissement – raconte l’histoire de l’Aïkibudo, Kono Yoshinori évoque son parcours martial, à la recherche de l’efficacité …
 

Ce n’est pas à vous, à toi, que je vais enseigner, dit Olivier Gaurin, c’est à ton corps que j’explique.

Le kihon d’aïkitaïso est un livre écrit dans le corps, dit André Cognard, un corps dans lequel s’inscrit aussi toute l’histoire de notre vie, un corps indomptable qui n’obéit pas à notre volonté.

Léo Tamaki en témoigne, d’une certaine façon, en relatant les conséquences corporelles de ses « erreurs de jeunesse » dans la pratique.

Alain Floquet dans la deuxième partie de l’interview qu’il a accordée à AJ, dans laquelle il explique avec beaucoup de passion la genèse et les spécificités de l’Aïkibudo, souligne combien la pratique d’un art martial construit, modèle le corps. A partir d’un certain niveau, dit-il, le pratiquant fait corps avec sa discipline.

Quant à Kono Yoshinori, il explique qu’il a débuté l’aïkido parce qu’il voulait comprendre « ce que voulait dire “être humain”. Et [qu’il voulait] étudier cela en prenant le corps comme support ».

 
Mon corps et moi, mon corps et l’autre, mon corps blessé, mon corps construit par la pratique. Le corps conscient, le corps souffrant, le corps aimant…
 

Le corps, un mot qui traverse tous ces articles comme un filigrane, un fil d’Ariane.


Un autre mot, qui lui fait écho, c’est senseï. Celui qui parle aux corps, dit Olivier Gaurin, celui qui écrit directement dedans, dit André Cognard… Pour quoi faire ? Pour ouvrir des fenêtres, pour libérer, dit Olivier Gaurin. Le contraire d’un formatage. Et il a une très belle phrase pour décrire l’aïkido : « un ‘’passeport vers la voyance’’ au coeur ‘’intima’’, intime, d’autrui, dans sa vie nue […]. Et donc par effet de renvoi ce passeport devrait pouvoir être activé comme un passeport vers la voyance de soi aussi ».

Et à cela répond cette parole de Kobayashi senseï, cité par André Cognard : « Vous ne pourrez être un authentique enseignant si vous ne savez pas vraiment qui vous êtes. Avec l’aïkitaïso, vous pouvez connaître votre destin parce que vous pouvez tout savoir de votre histoire ».


J’espère que ces quelques lignes auront suscité chez les lecteurs d’Aïkido Journal l’envie de se plonger dans ces réflexions, pas forcément toujours faciles à suivre...

 
L’actualité de l’aïkido, c’est aussi la dernière des contributions sur la pratique de l’aïkido en Europe de l’est, qui concerne cette fois l’Arménie, c’est l’évocation des trente ans de la FFAAA, et aussi une interview de Farouk Benouali, à l’occasion d’un stage en commun avec Léo Tamaki.

Et d’autres articles encore, sur le Japon d’hier et d’aujourd’hui…Bonne lecture à tous ! L’équipe d’Aïkido Journal vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d’année.



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