Martine Chéradame.

Chers amis lecteurs,

Dans ce numéro, Gérard Obellianne, Donovan Waite,
Ikeda Hiroshi, Alexandre Gesp, Jean-Paul Bertin,
Pascal Olivier nous livrent une part de leur vie, celle qui se confond avec l’aïkido.
Comment ils y sont venus, pourquoi ils y sont restés, quels enseignants les y ont marqués ?


Abelé shihan, que je n’ai pas connu suffisamment longtemps pour qu’il devienne mon maître, avait un jour posé cette question à ses élèves : quelle différence existe-t-il entre enseigner et transmettre ? Du haut de mes quinze mois d’aïkido, j’avais essayé de réfléchir à cette question, qui m’avait interpellée…


Les sensei qui s’expriment dans Aïkido Journal parlent de la voie q‚u’ils suivent, de ce que leur a transmis leur maître, de ce qu’ils essaient de donner à leur tour. Aucun ne prétend détenir La vérité, mais tous ont des convictions fortes, qu’ils soumettent à l’épreuve de leur pratique. Leurs élèves ? Ce sont ceux qui, à leur tour, veulent bien pendant un an, pendant une vie, les nommer ainsi : sensei.


Qu’est-ce qui fait que, passée la curiosité des premières semaines, des premiers mois, certains de ceux qui franchissent la porte d’un dojo continuent à pratiquer, et d’autres non ? Qu’est-ce qui fait que passés les premiers grades, les premières années, certains continuent et d’autres pas ? Qu’est-ce qui fait, enfin, que certains choisissent la voie de l’aïkido comme chemin de toute une vie, et que d’autres, pourtant compagnons de route pendant des années, s’en détournent un jour ? Manque de temps, manque de patience, manque de plaisir, manque d’envie, tout simplement… Il n’est pas qu’une route, sur les chemins de la vie.

Henri Gougaud, conteur et écrivain, fait dire à l’un de ses personnages : « il est des routes qui vont au feu, d’autres

aux cimes, d’autres aux villages. A chacun la sienne. J’ignore ce qu’est la pureté, mais je sais que la folie est de ne pas suivre sa route ».


Celle d’Olivier Gaurin passe par le Japon, et il nous propose ici une réflexion sur ce que recouvre, dans ce pays, la notion de perfection. Cela le conduit à décortiquer le sens du mot « buki », que l’on traduit trop simplement par « arme », et qui est bien autre chose.

On trouvera enfin dans ce numéro la deuxième partie de l’exposé d’André Cognard sur l’aikishintaiso. Ici aussi, à travers ce sujet, c’est un chemin de vie qui nous est proposé, sans concession à la facilité.


Merci à eux, et bonne lecture à vous !

L’équipe d’Aïkido Journal

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