Chers amis lecteurs,



Les jeunes hommes adolescents de l’espèce homo sapiens semblent n’attendre que cela, qu’un peu de poil leur pousse sur le visage, afin d’être d’apparence plus mûrs, plus âgés que ce que leurs traits enfantins laissent en réalité percevoir. En effet, ce phénomène de vouloir « se vieillir », du moins apparaitre plus âgé, semble devenir un but dans la période de l’adolescence. Il en est de même concernant le savoir, la sagesse, « être raisonnable et avoir la tête sur les épaules ». Cela se retrouve dans plusieurs cultures et la sagesse semble y être un bien très enviable.
A contrario, plus tard, surtout pour les femmes, « se vieillir » doit être évité à tout prix. Surtout ne pas paraître plus âgé(e)s. Les rides ou taches de vieillesse sont un « no way ». Cela a été observé depuis des siècles – les modes se sont adaptées à ce comportement et l’ont malheureusement aussi encouragé.

La sagesse et les connaissances ? D’accord. Mais peuvent-elles constituer également un savoir utile / pratique pouvant être considéré comme un bien ? Bien qui, de notre point de vue, permettrait d’accéder à des valeurs comme la tolérance envers d’autres cultures et le tact afin de pouvoir s’adapter à ces environnements divers et variés ? Pouvoir être sage et s’en servir est devenu un idéal, une utopie à atteindre pour de nombreuses personnes. Pourtant comment définir la sagesse ? Elle semble non définissable au présent, mais plutôt définissable a posteriori et ce, difficilement, car touchant plusieurs domaines. De plus, la définition varie selon les points de vue culturels.
Comment notre savoir et notre expérience s’ancrent dans l’évolution ?  Nous ne le saurons peut être que dans plusieurs siècles.
Parler de sagesse aujourd’hui nous est sûrement possible grâce à la situation de paix dans nos pays. De nouvelles voies, de nouvelles façons d’aborder les choses se dessinent alors car notre environnement « est en paix ». Mais cette nouvelle vague pourra-t-elle perdurer alors que non loin de nous, qui sommes dans un pays de paix, l’hostilité règne encore ?



En avril, j’ai été invité aux 50 ans de Me ASAI – un stage imposant notamment de par le nombre de pratiquant(e)s – plus de 700, souvent venu(e)s de très loinn… Beaucoup d’entre elles et eux pouvaient déjà regarder sur notre site internet la « déferlante de photos » prise lors de l’évènement – oui, à l’époque des cartes SD, 100 GB de photos sont vite atteints. A combien de films de pellicules cela correspondrait il ? Je me rappelle un stage avec Me YAMADA à Bernau (Chiemsee) pendant lequel j’avais encore le Nikon F2. Après deux films de pellicules, j’ai dû ‘partir en ville’ en acheter 5 autres pour rassembler environ 180 photos, et encore fallait-il qu’elles ne soient pas floues.

Une autre déferlante de photos fut enregistrée deux semaines après, à Kiev cette fois-ci. L’aikikaï d’Ukraine m’avait invité afin de rendre compte de leur 25ème anniversaire. Les photos sont disponibles sur notre site et l’article correspondant se trouve dans le numéro que vous tenez dans vos mains. L’article sur Me ASAI sera disponible dans le prochain numéro.

A Kiev, Me Izawa et moi nous sommes promenés et avons assisté aux temps de commémoration silencieuse [en mémoire des évènements de février 2014]. Nous avons ressenti quelque chose de tourmenté, notamment lorsque les habitants racontaient leurs versions des faits. La ville est bien peuplée et pleine de vie. Pourtant, cet espace où ont eu lieu les affrontements semble être suspendu dans le temps et constituer un lieu permanent de rappel silencieux.
Une pièce a-t-elle réellement deux faces ? Lors de mes deux dernières journées sur place, j’ai rencontré des personnes de la région de Donetsk, qui ont parcouru 500 km pour venir au stage à Kiev. Dans leur région, il n’y a pas de frontières et ils disent prendre la route, comme ça …  en se disant qu’avec un peu de chance ils ne recevront pas de balles perdues.
A mes questions, j’ai reçu quelques réponses des résidents de Kiev même – ‘selon eux seule l’industrie militaire y gagne quelque chose’. Pour moi, qui vient d’un pays de l’ouest, plus riche aussi et où j’ai le sentiment d’être plus libre que ce que je perçois des pays de l’est que je visite, je ne peux même pas imaginer la situation que vivent ces personnes.


Pour autant,  j’ose espérer que vous aurez plaisir à lire les articles d’Olivier Gaurin, Léo Tamaki, Jean-Jacques Cheymol et les entretiens avec le Dr. Peter Goldbury, Me Hino et Jacques Lecomte.

L’été approche. Peut-être aussi des périodes de congés qui promettent sûrement – comme chaque année – de nombreux stages en perspective.


De bons ukemi, vous souhaite l’équipe d’AJ et

     Horst Schwickerath

 

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