Aïkidō, ou l’illusion de maîtriser un adversaire sans le blesser


Léo Tamaki pendant nptre entrevue …

“Aïki to wa Aï nari”, l’Aïki est amour disait le Fondateur de l’Aïkidō. Et il est indéniable que l’idéal de compassion de l’Aïkidō est une de ses caractéristiques fondamentales. Cela signifie-t-il pour autant que les techniques de l’Aïkidō sont destinées à maîtriser un adversaire sans le blesser ?


Uke, aïte, teki
Un débat récurrent anime les dojos d’Aïkido. Doit-on désigner l’attaquant qui recevra la technique par les termes uke ou aïte ? La distinction est subtile, et je peux comprendre que l’on s’intéresse aux ramifications de ce choix. Mais Ōsenseï que l’on invoque à corps et à cris utilisait le mot … teki, 敵 ENNEMI ! Un terme que l’on retrouve dans les éditions originales des livres dont il est l’auteur, Budo et Budo renshu. L’emploi de ce mot m’a d’ailleurs été confirmé de vive voix par plusieurs de ses élèves directs.
Ueshiba Moriheï a connu la guerre. Il a entraîné des espions et la terrible Kempeïtaï, la police militaire et secrète impériale. Aussi élevés qu’aient été ses idéaux, il n’aurait jamais illusionné des élèves dont la survie pouvait dépendre de leur habileté et attitude face au danger. C’est pourquoi si son idéal de paix était que l’Aïkidō ne serve jamais, son enseignement technique constant dans le temps, était basé sur les notions d’irimi et atémi.


L’Aïkidō n’est pas fait pour détruire
“Ueshiba Moriheï a évolué, transformant son Aïkido en art de paix après la guerre. Il a modifié les techniques dures et violentes de l’Aïkijutsu en mouvements souples permettant de contrôler un adversaire sans le blesser.” Vraiment ? Comme la symbolique des plis du hakama, les règles qui régissent sa couleur, et l’idée qu’il servait à cacher les mouvements de pieds, ces affirmations ne sont rien d’autres que des légendes urbaines sans fondements.
L’Aïkijutsu serait dur et violent ? Il s’agit en réalité du plus haut niveau du Daïto ryu, école à l’origine de l’Aïkidō. Un niveau où l’adepte a atteint le plus grand relâchement. Les modifications techniques avant et après-guerre ? Totalement anecdotiques. Une vidéo intitulée “A Comparison of Pre-War and Post-War Aikidō” présente en parallèle photos et vidéos d’avant et après-guerre, permettant de constater sans l’ombre d’un doute que Ueshiba Moriheï réalisait les techniques de la même façon. Que ce qu’il pratiquait après-guerre était la même chose qu’il avait enseigné aux forces armées durant le conflit. Mochizuki Hiroo me raconta d’ailleurs qu’Ōsenseï l’avait plusieurs fois “séché” par un atémi dans les années 50 alors qu’il était adolescent !
Les disciples de Ueshiba Moriheï s’accordent à dire qu’Ōsenseï répétait toujours “L’Aïkidō est irimi et atémi.” Irimi, rentrer dans/avec


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