Chers amis lecteurs,

Pour l’édition que vous tenez entre vos mains, nous avons posé la question si l’aïkido, déjà touché par la baisse des pratiquants depuis quelques années, avait une chance de survivre après la pause forcée lors du confinement dû au SARS-COVID19. Après la première série (édition 74FR), les réponses furent virulentes vu qu’elle touchait à l’existence même de l’aïkido… la vache sacrée !
Nous avons un « petit peu d’expérience » concernant des réponses qui nient certaines réalités... nous avons longtemps eu des réponses négatives quant à la baisse du nombre de pratiquants dans les Dojos – on nous disait que cette baisse était créée de toutes pièces. Il a fallu presque deux années avant que les premiers aveux, timides, se fassent entendre. S’en est suivi un déferlement de témoignages à ce sujet et les discours s’étaient adaptés : le phénomène était connu de longue date et l’on réfléchissait à des « solutions depuis déjà des années »… la vache sacrée !
Et voici que tout cela recommence avec la question du Covid-19. On ne fait qu’entendre répéter : « Tout est comme avant, et on continue… » Mais des dojos contraints de fermer aux États-Unis, personne ne parle.Bonne lecture des retours de certains Dōjō-chos. Les textes reflètent les opinions de leurs auteurs.
 
Dans l’éditorial du numéro 74FR, je faisais la liste de certaines maladies du passé… J’ai trouvé non loin de mon choix de résidence en Ardèche (07) le cas d’une maladie répandue par l’ergot. En aout 1951, les salles d’attente des trois médecins de la petite ville de Pont-Saint-Esprit étaient surpeuplées. Des centaines de résidents souffraient d’hallucinations et de délires de persécution. Sept personnes sont décédées et de nombreuses tentatives de suicides ont été recensées. Une cinquantaine de personnes durent être internées et 250 autres subirent de graves symptômes d’empoisonnement.
La presse internationale relata les faits de ces « 300 fous ».
Du « pain maudit » était soit-disant la cause de toute cette affaire : un champignon hallucinogène, comme quelques années auparavant dans un village voisin qui prenait le pain chez le même boulanger.
Les journaux allemands reprirent également l’histoire : « Le secret du pain qui tue et rend fou » enfin dévoilé, écrivit Die Zeit. A cause des symptômes en partie hallucinogènes, les autorités sanitaires supposèrent un empoisonnement par l’ergot (ergotisme ou « feu de saint Antoine »), mais celui-ci n’a jamais été confirmé. Des cas similaires d’empoisonnement à l’ergot, souvent accompagné de gangrène, étaient déjà connus au Moyen Âge.




Pont-Saint-Esprit portait avant le nom de l’église locale, Saint-Saturnin-du-Pont. La ville changea de nom lorsque la construction du pont Saint-Esprit, long de 853 m, se termina en 1309. Les travaux avaient débuté en 1265 et le pont impressionnait par sa stabilité telle, qu’aujourd’hui encore des voitures peuvent rouler dessus. Le saint esprit devait avoir joué son rôle lors de la construction… Les villageois étaient reconnaissants de ce changement de nom. Le commerce et la taxe du pont permirent au village de se développer en une ville, dont l’importance grandit du fait de sa localisation entre Languedoc et Provence. Aujourd’hui, la ville survit principalement grâce au tourisme. Le Pont-Saint-Esprit fut pendant longtemps le seul pont en pierre traversant le Rhône entre Lyon et la mer Méditerranée, ses 19 arches construites en blocs robustes laissant passer sans broncher les crues du Rhône.

Une agréable lecture à vous – dans l’espoir que l’édition de décembre soit de nouveau « normale » !


Bonne lecture de ce numéro de juin.

L’équipe de l’Aj et
votre Horst Schwickerath

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